Sale Bête

L'activisme est le loyer que je paye pour le privilège d'habiter cette planète
_{‍– Alice Walker - écrivaine, militante, féministe}

L'histoire‍

Après avoir vécu les feux ravageurs de sa forêt d’origine, un lémurien choisit une pompe à essence comme son nouveau refuge.

Comme un radeau de fortune, la pompe à essence se nourrit de la sève des sous-sols : elle se déplace de lieux en lieux pour en extraire et pomper les ressources.

Un jour, elle se met en économie d’énergie et menace de s’éteindre.

Pour comprendre ce qu’il se passe, le lémurien et les deux humains passent sous la dalle de béton, explorent les souterrains, rencontrent plusieurs espèces, jusqu’à découvrir, au plus profond, que le grand réservoir de pétrole est à sec.

C’est la fin de l’ère de l’extractivisme, mais c’est aussi la mort du dernier refuge du lémurien.

De cette brèche de désespoir débarque un nouveau personnage : PouPouPuppet, la version simplifiée de la vie.

Peluche-produit dérivé WWF, symbole d’une extinction réussie, c’est un personnage tyrannique et ridicule qui fait tout pour faire culpabiliser le public sur l’état du monde.

Il rappe, danse, transforme la scène en fête foraine, il nous impose une solution radicale : arrêter de penser pour se simplifier la vie.

Malgré lui, il va trouver une nouvelle source d’énergie qui va faire remonter les compteurs de la pompe à essence : l’espoir.

Cette énergie le fait disparaître, fait vrombir le moteur de la pompe à essence et ressortir le lémurien qui hurle de joie.

Il n’y a qu’un moyen pour préserver l’habitabilité sur Terre et les modes de subsistance de la vie humaine : fonder des alliances avec les non-humains _{– Baptiste Morizot}

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Note d'intentions

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Nous sommes portés par une confiance impertinente et infinie en ce qu’une altérité animale et marionnettique aurait à dire au monde aujourd’hui.

En sa capacité à nous faire bouger, intimement, collectivement.

Avec Sale Bête, on a eu l’envie de participer à l’écriture de ces nouveaux récits fondateurs qui vont nous aider à penser les mutations écologiques, et surtout qui vont nous encourager à y croire.

Oui, c’est possible d’imaginer un monde qui serait après-demain, et dans lequel nous, société humaine, on participerait aussi à rendre cette terre habitable, plutôt qu’à la détruire.

Un après-demain qu’on serait, allez chiche, fiers de raconter et de décrire à nos gamins.
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Il y a un économiste, Frédéric Lordon, qui nous dit que l’humain est un être d’habitude, et que pour lui, changer, c’est renoncer à ses habitudes.

Et c’est précisément ce qui génère une très grande peur en lui, et cette peur l'empêche de changer.

Il nous dit que pour aller au-delà de cette peur, il faut à l’être humain un rêve plus grand que celui qui lui est proposé aujourd’hui par le capitalisme.

Et c’est bien cet ailleurs, qui doit être inondé, abreuvé de récits d’alliances entre humains et non-humains, peuplés d’initiatives radicales, nouvelles.

On a besoin d’être bombardé de ces récits là, plus encore que d’être bombardés de publicités.
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C’est ça qu’on a envie de faire avec Sale Bête : créer un espace de possibles, créer une brèche pour pour que l’imaginaire y déploie son pouvoir politique.